La philosophe Françoise DASTUR s'enthousiasme pour le roman L'amante immobile
"C'est une véritable réussite pour un premier roman ! "
Françoise DASTUR, philosophe, historienne de la philosophie et traductrice, a rédigé la postface de la nouvelle édition 2024 de L’amante immobile de Michel ROUVEURE.
Elle nous confie son enthousiasme pour ce roman publié hors des circuits conventionnels.
◊ Comment avez-vous découvert le roman L'amante immobile ?
F.D : Je connais Michel ROUVEURE depuis une vingtaine d'années. Ma curiosité a été éveillée lorsque j'ai appris qu'il venait de publier un premier roman.
Je l'ai lu et beaucoup apprécié. Il s'agit là de l’œuvre d'un véritable écrivain, ce que l'on ne trouve plus que rarement aujourd'hui sur les étals des libraires. Je ne peux que l'inviter à écrire à nouveau !
◊ Vous avez immédiatement accepté de rédiger la postface de la nouvelle édition du roman. Pourquoi ?
F.D : Mon parcours m'a permis de cerner le monde de l'édition et, de fait, la difficulté pour un écrivain d'être repéré et publié, donc de trouver un public.
Dès lors, ayant été enthousiasmée par la lecture de L'amante immobile (comme en témoignent également les critiques de ses lecteurs sur un site spécialisé), j'ai trouvé opportun d'apporter mon soutien à son auteur en rédigeant une courte postface pour la nouvelle édition du roman.
Un roman rare, à lire et à relire pour le plaisir
Et ce, avec autant d'empressement qu'une seconde lecture m'a révélé encore plus sa richesse : à la fois de l'intrigue, des lieux évoqués, des personnages et de la teneur de leurs réflexions. C'est un qualité rare pour un livre de pouvoir être relu avec plaisir et redécouvert sous bien d'autres aspects. C'est sans doute le plus beau compliment qu'on puisse faire d'un livre lorsqu'une seconde lecture nous en révèle bien des aspects passés d'abord inaperçus.
◊ Parlez-nous de l'intrigue « en poupées russes » du roman
F.D : Toute l’intrigue de L’amante immobile tourne autour de ce mystérieux tableau à double face qui la représente ; tableau qui passe de mains en mains au cours de péripéties qui font se rencontrer des personnages qui finissent par découvrir qu’ils ne sont pas étrangers les uns aux autres. Le décor de ces déambulations, c’est le Vieux Lyon, ses ruelles médiévales, ses boutiques d’art et ses bistrots, mais aussi cette contrée de l’Ardèche méridionale aimée des artistes, des peintres de toutes nationalités qui y ont laissé leur trace.
◊ Des lieux qui vous sont familiers, tout autant que les réflexions qui portent le livre...
Un propos empreint de philosophe
F.D : En suivant les réminiscences du personnage principal, un vieil amateur d’art, de cinéma et de vin, on passe sans cesse du présent au passé, ce qui est à maintes reprises l’occasion de réflexions de teneur proprement philosophique sur la vie humaine, le destin, et l’entrelacement indénouable de la vérité et de la fiction.
◊ Vous dîtes n'avoir pu lâcher le livre avant sa fin. Pourquoi ?
F.D : Il faut d'abord mettre en avant tout ce qui fait ce livre : style, références cinématographiques, importance du lieu (Lyon) et plus que tout, cette complexité et ce caractère indéfinissable des péripéties qui sont celles de toute vie.
Un mystère entretenu du début à la fin
Je ne doute pas que ce roman soit le résultat d'un long et exigeant travail créatif et imaginatif. Tout cela exprimé dans un style d’une grande clarté et d’un parfait classicisme, chose si rare aujourd’hui, qui explique qu’à peine commencé, on ne parvient pas à lâcher le livre jusqu’à la dernière page, laquelle ne nous fait cependant pas entièrement sortir de la perplexité et du mystère dans lesquels nous avons, dès le début, été plongés.
L'amante immobile est une véritable réussite pour un premier roman !
Entretien avec Françoise DASTUR - février 2024 -
Elle a reçu le Grand prix de Philosophie 2023 de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
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